30.1.07

Invitation au Hiqd

Le choix de mon titre Alhaqid s’est développé en réponse à des problèmes face auxquels je me trouvais en devoir de réponses instantanées sinon « spontanées », je parle de ce genre de problème ou l’agent (que je suis) se doit de réagir au plus vite de façon « reflexe » sans entrer en contradiction avec ses notions illusoires « d’interventions » sociales qui se doivent elles – illusoirement – d’être construites.

J’ai dû donc réfléchir sur ma position sociale et en même temps, sur la « politique » telle que celle-ci seraient perçue si elle venait à se manifester par ma position sociale. J’ai trouvé ainsi que le concept de Hiqd, que j’avais découvert avec un ami à moi un jour, K.B., en lisant le Nouvel Observateur, répondait le plus à ce devoir d’assumer une catégorie qui nous était assignée dans les moments où l’on intervenait dans le débat politique de salon de la façon la plus pertinente, tout en s’y amusant – donc stabilité affective garantie ! – et en tirant le meilleur en efficacité en termes de discours d’action.

Il s’agissait ainsi d’une réponse pragmatique aux problèmes d’un individu d’ancienne petite bourgeoisie de Beyrouth ouest, dans l’encadrement de son « capital culturel » dans ce « marché » très complexe qu’est le « salon » beyrouthin.

Est-ce à vous de juger si le concept d Hiqd et d’Alhaqid réussi ou pas ? Pas du tout. Car comme je l’avais précisé quelques lignes plus haut, ce concept se devait de permettre une autosuffisance affective à celui qui le porte et donc, à la manière de ce grand haqid (pourra-t-on dire « pur ») qu’est Ayman El-Zawahiri* armé de « Dar El Hijra » (concept lui, spatial, mais il est hors de question pour moi de vivre dans un grotte, regardez l’effet que ca a donné sur le hakim), ce concept permet de se foutre de l’ « Ordre » établi et des problèmes de réponses au « défis militants » que pose l’Ordre.


Dans cette même logique de pragmatisme je donnerais quelques exemples de problèmes sociaux que beaucoup d’entre vous, frères et sœurs dans le Hiqd (Ayyouha’l ikhwa wal akhawat), doivent rencontrer dernièrement. Je m’efforcerais de donner dans un texte ultérieur sous le titre « les leçons de l’Histoire » un exposé d’arguments d’action.


Ayyouha’l ikhwa wal akhawat, il m’arrive des plaintes de plusieurs d’entre vous sur les événements du mardi et du jeudi dernier, certains faibles d’esprit d’entre vous me confient leur honte d’être en publique dans le camp de l’opposition. Vos amis vous regardent d’un air imprécateur, certains en arrivent même à vous imputer la « responsabilité » des événements « noirs » de la semaine passée.

Ayyouha’l ikhwa wal akhawat, votre ami-ennemi est arrogant et vous êtes faibles et démunis face à lui, cela s’appelle la domination. Elle a toute les apparences de la normalité, de l’égalité, voire de l’apolitisme, mais en fait elle ne l’est pas, et voici venu pour vous l’opportunité d’y réfléchir.

Ayyouha’l ikhwa wal akhawat, pourquoi ces jeunes du Hezbollah n’auraient-ils pas honte et vous oui ? Un jeune du Hezb qui verrait son interlocuteur insulter le Sayyed Hassan niquerait volontiers et sans attendre la figure de son interlocuteur. Le « spectacle » de la domination ne s’est pas imposé sur les faibles mais par contre a triomphé sur vous:


Car les faibles y sont interdit d’accès, et c’est là une des grosses bavures du Haririsme au Liban, d’interdire aux autres le centre ville de Beyrouth, bavure qui ne cesse de se répéter et qui leur sera fatale.


Ayyouha’l ikhwa wal akhawat, celui d’entre vous qui s’obstinera à défendre l’opposition sera taxé de hiqd, car celui là dans le regard de ceux qui possèdent les medias, l’argent, les banques, Solidaire, Malik el Batata et les relations privilégiées avec la France, celui là n’aime pas la vie, cultive la mort, est jaloux de la vida loca que nous vivons à Beyrouth et sent mauvais. Mais moi je vous dis que celui-là est un de mes prophètes (un exemple à suivre), et que le hiqd qui lui est assigné par le discours dominant est une qualité « ontologique » désormais à assumer.


Ayyouha’l ikhwa wal akhawat
, le Hiqd est une valeur qui se pense par rapport au discours dominant dans les termes du discours dominant mais aussi dans ceux de l’histoire. C’est en se connaissant comme catégorie existante de par le fait de la domination, mais aussi en se sachant sujet de l’histoire -- par essence « agissant » -- et donc ennemi de la domination qui elle s’impose en fin de l’histoire, que le hiqd devient Hiqd, instrument de la victoire.

Mais cette connaissance n’est qu’illusion, car l’esprit humain est fait de sorte que parfois, on se sent investi d’une mission historique et d’autres fois on se sait insignifiant et minable dans le développement social qui se fait, c’est le paradoxe de la « misère petite bourgeoise ». Le Haqid se sait minable, comme ceux qui le taxent de hiqd bien que ceux-là ne se savent pas, et c’est pour cela qu’il assume sa position. Dans un retournement de situation, le Haqid au lieu d’être abruti par le discours dominant – discours produit de l’histoire – se laisse porter par l’histoire (Al-Islam). Il va dans le sens de l’histoire.


Ayyouha’l ikhwa wal akhawat, le Hiqd de par sa position de faiblesse dans le salon est conduit à adopter l’argument des faibles dans l’histoire. Les faibles dans l’histoire, de par la nature paradoxale du capitalisme qui lui n’est pas nécessairement « rationnel » et qui ne réussi pas toujours à établir le « spectacle » de son propre succès, sont conduit à devenir majoritaire et donc, à gagner. Le salon ne disparaitra jamais mais le Hiqd y gagnera.

Le Hiqd est le parti de la révolution bourgeoise. Malheureusement le peuple, ne peut savourer le Hiqd.


Ayyouha’l ikhwa wal akhawat, la différence entre le Hiqd et le marxisme, c’est que le Hiqd ne prédit pas la division de la société en deux classes antagonistes, ni ne s’efforce de prédire une quelconque évolution de l’histoire de l’humanité, mais plutôt – individualiste – se contente d’apparaître parfois, rarement, dans un certain contexte où déterminismes sociaux et déterminismes historiques vont l’un à l’encontre de l’autre et où un agent, individu de classe moyenne, « dominant parmi les dominés mais dominés parmi les dominant » dirait Bourdieu, de par sa position sociale, réussi à se réfléchir comme personnifiant ce concept et à l’assumer (d’où l’apparition), pour se tirer affectivement de façon saine et triomphante de ses discussions de salon, dans une période de l’histoire où son appartenance même au salon (et ses délices) se joue.

Et cela en devinant que l’histoire pour une fois joue en faveur de son argument dans une discussion de salon, contrairement aux attentes du réalisme du social du discours dominant, qui lui est produit de l’histoire ancienne et incorporé chez ses opposants à table, en voiture, ou sur le blog.


La pertinence n’est pas juste dans l’énoncé, elle est louable quand elle se trouve dans l’action :


Walid Jamboulad wahad Kalb.

Samir Geagea wahad Kalb.

Saaden El Hariri wahad A‘amil Kalb.


Il s’agit de dire. Il s’agit de répondre à la réflexion illusoire de l’autre par les dires.

L’objet du Hiqd, c’est de paraître cohérent et complémentaire avec l’Histoire.


Ayyouha’l ikhwa wal akhawat, ils vous ont tellement convaincu de leur civilisation que désormais, même le plus merdique des criminels de guerre se permet l’usage du terme**.


Ayyouha’l ikhwa wal akhawat, l’apolitisme est biaisé car il se fonde sur le social, et le social lui est historique, et l’histoire ancienne est écrite par l’Ordre. Celui qui vous dira qu’il cherche la paix et refuse de prendre parti avance l’argument de l’Ordre, la récente campagne sur l’ « amour de la vie » en est l’exemple le plus flagrant.


Ayyouha’l ikhwa wal akhawat, si jamais la guerre civile éclate, ou que l’un des partis de l’opposition se sépare des autres, Alhaqid sera très triste, et méchant, et vous en voudra.


Ayyouha’l ikhwa wal akhawat, le Hiqd est une praxis désormais indispensable, car la période que nous vivons va durer longtemps encore, et ceci est la première leçon de l’Histoire.

* Pourquoi lui ? Car sa situation est encore plus catastrophique que Bin Laden, vu son physique encore plus médiocre et ses ridicules lunettes. Il a dû sacrement travailler son amour propre pour durer aussi longtemps dans son jihad de conneries.

** Nous vous ramenons au discours du doctor Ja3ja3 qu'on pourra retrouver en cliquant ici.


12 commentaires:

Anonyme a dit…

Il faudrait que tu nous dises quelle est la traduction que tu donnes du Hiqd ? Rancune ? Envie ? Haine ?

Anonyme a dit…

Quel article ! Il n'est qu'injures odieuses et furies furieuse qui ferait passer la Ville Lumière pour la capital des Maures !

Pourtant comme le disait un blasé marquis de Chastelburont à Georges Washington lors de sa visite en 1785 : << Paris ne manque pas d'amusements...>>

shrrr a dit…

cher Mr. Dr. Haq.

d'abord merci pour ce texte, kteer lazeez, (tres sympa a lire) :)

mais ya haqid ya habibi, that post could have made 5 or 6 posts...

toré du les diviser, ca aurai été plus interessant pour les comments, parceque moi par example jai des comments pour chaque paragraphe, et vu ke ma ely jledeh...so je ne commenterai point :))) hihihi

non serieux, la socio ne finira jamais de nous surprendre, mais ca ne serai pas un peu categoriste? ca eloigne l'ésprit "ila al YASAR...serrrrr"...

ta l'air de virer vers le m'engauchiste toi...dédé :) et moi qui te croyait Bourdieuwoisien.

sinon, je ne t'en veut pas de ne pas etre la, comme je t'en veut de ne pas l'etre... mais je t'en veut le plus d'etre encore entrain de prendre la tete avec la suituation ici...

va...tu es libre...:)

shlon a dit…

ami Hâqid.. au fin fond de chaque pute [masc&fem], dans ce bô pays, se trouve des mares, des étangs, que dis-je, des MERS, DES OCÉANS de hiqd..

un hiqd pernicieux. difficile à cerner. individuel, version primate (-). nous sommes tous frères, soeurs et amants dans un hiqd sans dénominateur commun :)

3echtom, wa 3acha kûl chi ma 3ada Lubnân.

shrrr a dit…

3ishtom...w 3asha al shintan.

Anonyme a dit…

quelle maitrise de marx et de hegel... etonnant!
c'est presque aussi bien structure qu'un delire. mais interessant.
vraiment.
vous n'oubliez que trois p'tits points :

-althusser : ce n'est pas le systeme qui engendre une necessite du malheur, mais helas, la necessite du malheur qui produit le systeme permettant d'assurer ce malheur (en outrageusement resume bien sur)

-debord : la concentration spectaculaire est desormais telle qu'il faut dejouer le spectacle meme du hiqd, bonne chance... : )

-un des anagrammes notables de hiqd c'est bien dihq...

en attendant les jours glorieux de wilayat al-haqid, veuillez agreer etc.

Anonyme a dit…

allez un peu de pisse sur le hiqd et je rajouterai:
- hassan nasrallah wahad kalb

shrrr a dit…

guys mesh kel wahad yetla3 ysame3 darsou 3al blog :))))

anonyme>>> eh ntebeh ma y3adak bi tizak...glmqx

alhaqid a dit…

hehehe Volt
tout a fait d'accord avec Althusser c'est d'ailleurs une theorie que formule Bourdieu aussi, mais le Hiqd cherche a depasser cet etat, et l'admet comme interpretation des autres.

Quant a Debord, je suis, comme mon texte l'indique pas tout a fait d'accord. j'avais dis:
"le capitalisme... ne réussi pas toujours à établir le « spectacle » de son propre succès", c'est le cas pour le liban qui est dans ce sens, un pays moin "totalitaire" que la France si j'ose dire.
toujours dans ce sens de deficience dans la condition "totalitaire" du capitalisme libanais, j'ai fait reference a Max Weber et le "rationnel".
Donc le Hiqd a mon avis ne pourrait exister de facon triomphante en occident.

"en attendant les jours glorieux de wilayat al-haqid, veuillez agreer etc."
tres belle conclusion, je ne m'attendais pas a ce que quelqu'un puisse apprecier mon texte a part quelques amis en cette periode d'abrutissment politico-communautaire majeur.
hehe en hommage a l'Ordre mourrant je repondrais: Shalom!

Anonyme a dit…

YA 3AYBECHOUM SHOU HAL POST
WAHAD BALA ZO'

3AYB TEHKE HEYK
3AYB

TFOU
WLIKTFOU
TFOUUUUUUUUUUU

Dorian ...

shrrr a dit…

nyak!!! wesletly baz2a !!! menel TFOU taba3ak

Anonyme a dit…

l'effet boomerang sans doute... ; )