29.7.05

La petite syrie

Les syriens sont énervés. Non seulement ont-ils été expulsés du Liban d'une manière fort peu honorable sous la pression internationale ainsi que celle de la rue, mais ils ont perdu un gagne-pain important. En effet, durant la trentaine d'années où ces chers frères nous protégeaient en cassant du PSP, du palestinien, du FL, et tout groupe au moment où il devenait un peu plus fort qu'une limace asthmatique, les syriens suçaient le Liban avec plus de ferveur qu'une jeune nymphomane...

Aujourd'hui, les syriens réagissent. Bloquage des frontières, expulsion des cadres libanais sous prétexte qu'ils nont "pas de permis de travail", demandes d'indemnités pour les ouvriers syriens qui se sont fait tabasser après l'assassinat de Rafic Hariri au Liban...

Et si on expulsait ce qui reste d'ouvriers syriens? Ils n'ont bien ententu PAS de permis de travail. C'est normal, diraient certains constipés, nous cultivons eds relations fraternelles avec la syrie, et n'avons pas besoin de permis de travail pour bosser les uns chez les autres. Ah oui?

Et si on gelait les avoirs syriens au Liban? Et si on bloquait la frontière de notre côté? Ce point aura au moins l'avantage de revigorer notre pauvre agriculture. Et si notre classe gouvernante faisait moins de prostitution? Et si on perdait l'habitude phénicienne de se prosterner devant n'importe quel grande brute?

La déclaration ministérielle est bien gentille, elle ne parle ni des vexations syriennes, ni du besoin de représentation diplomatique réciproque dans nos deux pays "frères", ni des mesures à prendre pour permettre la continuité naturelle de notre activité économique régionale [qui pourrait à la limite se passer de la syrie et de son marché de puces]... Nous sommes des soumis naturels.

On en est où avec les fermes de Chebaa? Localité libanaise, disent les syriens pour permettre au Hezbollah de conserver ses armes sous prétexte de résistance. Mais alors, pourquoi diable ne signent-ils point une reconnaissance internationale à l'ONU de la libanité de ces fermes? Le jour où les sionistes s'en retireront, il n'y a pas à parier que nos sympathiques frères viennent s'y réinstaller.

Que fait donc le gouvernement? Eh bien, il pense, en ce moment, aller à Damas faire une commande de gaz naturel liquide syrien pour la centrale électrique de Deir Ammar [Liban-Nord]... Mais oui, vive le business...

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