7.5.05

La Chaise

Il est en notre paysage politiqueux un élément universel, qui ferait déborder la bave des plus incorruptibles: la Chaise du Pouvoir. Dans une société profondément portée sur le clientélisme d'une part, l'avidité personnelle de l'autre, la Chaise est la garantie d'une vie sans problèmes, pour peu que l'on soit sensible aux besoins personnels de notre ego: prestige, richesses, immunité.

Quand on est habitués aux galeux suppliant notre attention, aux lécheurs de cuir de serpent qui astiquent les souliers d'une manière impeccable, aux meutes d'analphabètes jurant êtres prêts à offrir leur âme et leur sang au premier connard venu aboyer dans leur quartier, à ces mêmes individus qui, après votre mort jettent leur dévolu sur votre progéniture a priori, sans demander quoi que ce soit, on a du mal à faciliter l'instauration d'un système électoral logique qui signerait la fin de notre bien pratique emprise.

Le Liban est le pays des traficoteurs, des vendus, des vendeurs, des commerçants véreux, des imposteurs. Un certain dialecte local, probablement inspiré d'un mot turc, propose un mot qui décrit bien ces énergumènes de libanais: papaz.

Un peuple frustré, sous-éduqué, dont le niveau d'humilité est tellement bas que la mer morte en rit aux larmes. C'est triste de dire aux optimistes contemporains, qui ont presque cru à coup de CNN que leur pays revivait, que l'illusion n'est pas pour durer indéfiniment.

C'est au galop que le bon vieux libanais reviendra.

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